Nous parcourons l’Asie depuis près d’un an. Durant cette période, notre mode de voyage et nos envies ont progressivement évolués. Nous avions commencé notre périple en Turquie, enchaînant chaque jour la visite de sites archéologique, de musées, de mosquées comme si le temps nous était compté. Progressivement notre rythme s’est ralenti et nos désirs ne sont plus tout à fait les mêmes. Nous avons appris à aimer les lieux peu visités, à « sortir des sentiers battus », loin des attractions touristiques, nous laissant tout simplement vivre en partageant et observant le quotidien des habitants.
Il faut avouer que nous appréhendons quelque peu notre séjour en Thaïlande, destination très prisée des vacanciers. Nous craignons de n’être que des touristes parmi d’autres touristes. Non pas que nous n’assumons pas notre statut de touristes et que nous nous prenons pour des aventuriers, mais parce que nos plus belles découvertes ont toujours été en dehors des circuits bien balisés, là où les habitants apprécient les échanges désintéressés avec les étrangers. Car ce sont les rencontres, l’accueil et la générosité des gens qui nous donnent l’envie de voyager.
Prenant en compte ces appréhensions, nous tentons de contourner les lieux les plus visités du pays et de vivre de nouvelles expériences.
Le tour de thaï
Nous venons de passer une semaine au Monastère de la Forêt de Tam Wua, dans le nord de la Thaïlande. Nous y avons suivit les enseignements de nos professeurs dans le but d’atteindre la pleine conscience (cf. notre précédent article). L’expérience fut intéressante mais après avoir suivis à la lettre les règles strictes du monastère, nous rêvons maintenant de liberté, d’évasion, d’adrénaline !
Pour cela, nous décidons de parcourir « The loop » en moto, une boucle à travers les montagnes du nord-ouest de la Thaïlande. Les routes sont réputées pour leurs nombreux virages : 1864 au total ! « Étincelle » sera notre co-équipière pendant cinq jours dans cette folle aventure.
Nous slalomons à travers des forêts denses où se cachent des chutes d’eau, des vallées verdoyantes et des forêts de pins qui avec le chant des cigales, nous rappellent la Provence. Très régulièrement, des panneaux nous indiquent une pente vertigineuse ou un virage abrupt. Les premiers jours sont les plus stressants. Sophie retient sa respiration dans les tournants (c’est à dire à peu près tout le temps), se demandant s’il est vraiment nécessaire de se pencher à 45° à chaque courbure de la route. Romain quand à lui, est ultra-concentré. Les mains crispées sur le guidon, il guette à tout moment l’arrivée d’un éventuel véhicule à contresens qui couperait notre trajectoire, ce qui arrive parfois. A force de virages, de nids de poules et de conducteurs imprudents, nous finissons les journées épuisés.
Néanmoins, nous prenons progressivement confiance et serpenter à travers ces montagnes magnifiques en se prenant pour Olivier Jacque est un véritable plaisir. Romain,de plus en plus à l’aise, devient un as du guidon et Sophie parvient finalement à respirer normalement et à détourner les yeux de la route pour profiter des splendides paysages.
Ayant fait le plein d’émotions, nous partons vers l’ancien Royaume de Sukhothaï pour une toute autre aventure.
Sukhothai, sukhothai, c’est la bataille, c’est la bataille
Sukhothaï , où l’Aube du Bonheur fut le premier royaume de Siam. Il connut son apogée entre la fin du treizième siècle et le début quatorzième siècle, avant d’être annexé par son voisin, le royaume d’Ayuttaya. Ses terres s’étendaient alors jusqu’aux frontières actuelles du Laos, de la Birmanie et de la péninsule Malaise. L’immense Sukhothaï est aujourd’hui ruinée et les riches palais de ses rois, effacés par le temps, ont totalement disparu. Il reste cependant de nombreux vestiges des temples construits en latérite et en briques, regroupés à l’intérieur de remparts entourés de douves.
Nous aimons nous promener sous la lumière douce du soleil couchant, à travers les vestiges. D’imposantes statues de Bouddha se reflètent dans les étangs où reposent délicatement des fleurs de lotus. Les ruines sont très abîmées et il est difficile d’imaginer la splendeur passée de ces lieux. Cependant, nous nous laissons facilement charmer par cet endroit paisible, errant seuls parmi les vieux temples, sous les regards bienveillants des immenses bouddhas à peine éclairés par la pleine lune et les couleurs chaudes du crépuscule.
Pour visiter les temples dispersés à l’extérieur des remparts, au milieu des champs, nous ferons appel à un scooter rouge et doré que nous baptiserons Iron-Moto (pour sa ressemblance avec Iron-Man)
Pendant notre séjour à Sukhothaï, nous avons la chance d’assister à une cérémonie d’ordination. En Thaïlande, chaque homme a le devoir de devenir moine durant une certaine période de sa vie. Sa durée peut varier d’une quinzaine de jours à plusieurs années. Familles et amis, élégamment vêtus, sont venus en nombre pour les accompagner.
Des hommes, parés de grosses amulettes, nous invitent à participer aux festivités. Ils nous proposent des plats, des rafraîchissements et des sucreries. Ils nous installent à l’ombre et veillent à ce que nous goûtions de tout.
Après Sukhothaï, nous nous rendons à Bangkok. Nous y sommes chaleureusement accueillis par nos amis Elodie et Olivier, tous deux professeurs au lycée français de Bangkok. Ils sont installés dans le pays depuis plus de deux ans.
Koh Lipe ou l’apprentissage de la décompression
ll ne serait pas pensable de parcourir la Thaïlande sans s’arrêter sur l’une de ses magnifiques plages. Nous descendons jusqu’à l’archipel de Adang Rawi situé dans la mer Andaman, à quelque brasse de la Malaisie. Nous avons un objectif bien précis en tête : obtenir le Padi, certification qui nous permettrait d’explorer les fonds marins sans moniteur. Seuls petit problème : Sophie est terrifiée à l’idée de nager lorsqu’elle n’a pas pied.
Nous nous installons à Koh Lipe, la seule île habitée de l’archipel. Elle est peuplée par des Orang Laut, ancien peuple de pirates de Malaisie, faisant partie d’un groupe plus large nommé les Sea Gypsies ou les nomades de la mer. Ils vivent aujourd’hui de la pêche et du tourisme. Leur village, situé à l’intérieur de l’Île est constitué de maisons sur pilotis dont les façades ont été décorées par de grandes peintures représentant des scènes de la vie quotidienne. En journée le village est très calme et le temps semble s’écouler plus lentement qu’ailleurs. Les après- midis, alors que le soleil est au plus haut dans le ciel, les femmes, enveloppées dans un sarong, s’abandonnent à la sieste à l’abri des arbres, pendant que les enfants jouent autour des maisons. Le soir en revanche, l’ambiance est à la fête. Des musiques puissantes proviennent de l’intérieur des maisons, invitant les jeunes à se rassembler et à se trémousser sous les étoiles.
Nous nous adaptons au rythme de vie de l’île et adoptons une certaine routine. Chaque matin et chaque soir, nous nous baignons sur les plages de sable blanc et Sophie est de moins en moins terrifiée. Suivent alors les cours de plongée. Nous apprenons surtout comment réagir en cas de problème (crampe, manque d’oxygène, masque rempli d’eau, etc) et comment utiliser notre matériel. Sous l’eau, nous ne sommes pas très habiles et passons beaucoup de temps à essayer de régler notre flottabilité pour ne pas heurter les coraux. Mais nous prenons tout de même plaisir à explorer ce paradis tropical, à découvrir des murs splendides de coraux et à nager avec toute sorte de poissons colorés. Nous rencontrons même Némo ! Après un examen théorique et quatre plongées encadrées par un moniteur, nous obtenons notre certification avec brio !
Les plages de sable blanc et les fonds marins exotiques de l’archipel de Adang-Rawi sont nos dernières images de la Thaïlande. Laissant dernière nous ces îles paradisiaques, nous embarquons sur un bateau vers la Malaisie afin de relever le défi un peu fou que nous nous étions lancé à Istanbul, il y a presque un an : rejoindre Kuala Lumpur sans prendre l’avion.
- Romain conduisait une 135cm3
- nous voyons une chauve-souris voler dans notre chambre
- Sophie plongeait d’un bateau
- nous respirions sous l’eau
- Sophie se faisait piquer par une méduse et griffer par des coraux
carolannpinaud
pas cool la méduse !
je vous suis toujours ! La thailande <3
Caroline
Coucou les aventuriers !
Merci pour ces très belles photos et plaisants commentaires !
On vous fait des gros bisous. Nous voyons que vous avez raison de prendre votre temps.
Caroline, Charles, Paul et Louis.