Yazd a été créée il y a plus de 2500 ans sous l’empire Achaemenide. Elle est entourée par les déserts de Dasht-e Kavin et Dasht-e Lut. Au 13ème siècle, elle devient une ville importante pour le commerce de la soie et des tapis. On l’appelait aussi une « oasis dans le désert ».
Nous arrivons à Yazd un vendredi matin, jour de prière pour les musulmans. La chaleur est telle que nous n’osons pas sortir avant 19h. Toutes les maisons du centre ville historique sont construites en pisé (en brique recouverte de boue mélangée à de la paille) et cela donne à la ville une couleur ocre. Pour se protéger de la chaleur, les habitants ont utilisé différentes techniques lors de leur construction. Les maisons s’enfoncent sous terre, certaines ont mêmes plusieurs étages sous le niveau du sol. Un réseau souterrain apporte de l’eau et de la fraîcheur dans chaque maison. Enfin, sur les toits, s’élèvent des bagdirs ou tours du vent. Il s’agit de grandes colonnes surplombant les toits permettant de capturer le vent, de le refroidir et de le renvoyer dans les maisons.
Le bazar, habituellement bruyant, coloré et vivant, est complètement vide et silencieux. Les rues sont également désertes. Il y règne une atmosphère très particulière en ce jour de prière. Nous nous perdons un labyrinthe de maisons tandis que la nuit tombe. La chaleur est toujours aussi pesante. Quelques femmes enveloppées dans leur grand chador noir attendent devant leurs maisons, peut être à la recherche d’un peu de fraîcheur. Yazd est une ville très religieuse et la grande majorité des femmes porte le chador. Les petites filles portent le voile très jeune.
Nous marchons d’impasse en impasse et croyons être complètement perdus, heureusement un homme bien gentil nous indique la sortie de ce labyrinthe et le chemin jusqu’au jardin traditionnel que nous voulons visiter. Il s’agit d’un jardin typique de l’époque des Qajars, où culmine une tour du vent de plus de 30 mètres .
Le lendemain, commence le ramadan. Pour notre part, nous ne jeûnons pas mais restons discrets quand nous mangeons ou buvons. A la tombée de la nuit, résonnent dans les rues des prières et des chants religieux annonçant la fin du jeûne. Les fidèles se rassemblent dans les différentes mosquées avant de casser le jeûne. A la fin du culte, des hommes offrent des jus de fruits et des gâteaux aux passants.
Comme toutes les belles villes d’Iran que nous avons découvertes, Yazd possède un magnifique mausolée orné de miroirs, des magnifiques mosquées aux mosaïques bleues et un bazar, que nous ne manquons pas d’aller voir, même si nous commençons à ressentir une légère lassitude de ce genre de visite.
Yazd est également une des villes d’Iran où l’on peut encore trouver des Zoroastriens, adeptes de la religion de Zarathoustra. On dit que dans le Temple du Feu de Yazd, la flamme qui a été allumée il y a plus de 1100 ans ne s’est jamais éteinte.
A cette période de l’année les touristes ne courent pas les rues. D’ailleurs dans notre hôtel, nous sommes les seuls dans un grand dortoir pouvant accueillir douze personnes. Le grand luxe, hormis le fait que nous n’avons pas d’accès internet. Nous passons donc une partie de nos après midi dans la cour de l’hôtel d’à coté, profitant du wifi gratuit.
Nous passons également une journée dans la ville voisine de Faraj, encore plus déserte que que Yazd. Le seul hôtel de la ville est fermé. Après quelques minutes d’attente, Mohammed, le frère du propriétaire de l’hôtel, vient nous ouvrir, prévenu de notre arrivée par les voisines. Avant d’aller visiter la ville, il nous présente ses bébés chameaux. Nous passons une partie de la soirée à discuter avec lui, fumant le narghuilé et buvant du thé. A la tombé de la nuit, Mohammed nous quitte, nous laissant seul dans ce grand hôtel. Nous dînons rapidement et passons une fin de soirée romantique à chanter et jouer du ukulélé sous les étoiles.
Notre prochaine et dernière destination en Iran sera la ville sainte de Mashaad, près de la frontière avec le Turkménistan.
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