Franchement, à notre première visite nous n’avions pas apprécié la ville. Arrivés très tôt le matin par le train, nous avions découvert des quartier sales, laids et très bruyants. Quand on cherche systèmatiquement les hôtels les moins chers, il ne faut pas s’étonner de finir dans les recoins les plus pauvres. C’est pour cette raison que nous fuyons habituellement les capitales.
Pour l’Iran nous n’avions pourtant pas le choix, nous étions obligés d’y passer plusieurs jours pour faire nos demandes de visas ouzbek et turkmen. Nous avions prévu de la faire en deux visites, mais des délais imprévus au consultat français nous obligerons finalement à venir trois fois.
Téhéran est la capitale de l’Iran depuis l’ère Qajar. La ville a donc été enrichie de plusieurs palais pour accueillir les Shahs. Ils ont depuis la Révolution été transformés en musées. On peut y admirer les excès de ces hommes de pouvoir qui se sont succédés sans vraiment s’intéresser au bien être de leur peuple.
C’est est une ville très polluée, en partie à cause des millions de voitures qui se retrouvent constamment engluées sur ses boulevards. Les pots d’échappements pourris pétaradent à longueur de journée aux oreilles des passants.
Un métro a été construit pour tenter de réduire la pollution causée par les déplacements des habitants. Il est moderne, pratique et très propre. Les wagons de tête et de queue sont réservés aux femmes mais elles peuvent également utiliser les autres wagons si elles le désirent. On peut trouver dans ses couloirs des écrans diffusant en boucle des messages de propagande. Nous sommes restés scotchés devant un de ses films qui menaçait Israël de destruction.
La propagande politique et religieuse est partout en Iran, à travers les drapeaux omniprésents, les portraits des Guides Suprêmes suspendus sur tous les bâtiments officiels, ainsi que dans les portraits des martyrs. On retrouve ces derniers un peu partout, aux bords des routes, dans les gares et même au dessus des fontaines. A titre d’exemple, voici un texte extrait d’une carte touristique d’Isfahan.
Heureusement l’Iran ce n’est pas que des femmes en chador et des images de décédés. C’est aussi une majorité de personnes qui endurent les pressions du gouvernement sans en partager les idées, une jeunesse qui aime faire la fête, jouer, chanter et qui utilise des VPN pour se connecter au monde via Facebook et des gens qui rèvent d’émigrer dans des pays aux lois moins contraignantes. Un vendeur de tapis nous disait en rigolant que s’il leur était facile de quitter le pays, tous les iraniens auraient déjà fuis et qu’il ne resterait plus en Iran que le Guide Suprême.
Nous avons également rencontré ce dynamique groupe de musique folk de Téhéran. Leur nom est « Justice! » et leur énergie est communicative. Une tournée autour du monde est en cours, ne ratez pas leurs prochains concerts au Turkmenistan et en Ouzbekistan.
Grâce aux iraniens, nous avons passé de très bons moments à Téhéran et découvert que la capitale avait beaucoup à offrir. Nos hôtes nous ont montré les bons côtés d’une ville qui peut aussi être agréable.
Shiraz, ville des poètes - The Plan
[…] Le soir, nous improvisons avec Hamid une chanson avec des vers de poésie perse et des accords de ukulele. Demain nous rentrons à Téhéran. […]