Après cinq mois de voyage, Xi’an est pour nous la dernière étape de la Route de la Soie. C’est aussi la porte d’entrée dans une Chine historique et fantasmée. Une nouvelle phase dans notre tour du monde.
Bob Romain et Sophie Paramount contre l’Ombre Jaune
Après nos 35 heures passées quasiment sans bouger de nos sièges dans le train Urumqi-Xi’an, nos derrières sont douloureux. Nous marchons comme des petits vieux à cause de courbatures dans les jambes. Et nous nous sentons sales et terriblement fatigués.
Nous avons traversé plus de la moitié du pays pour rejoindre Xi’an, autrefois point de départ de la Route de la Soie. C’est d’ici que partaient la plupart des caravanes chargées de tissus et de céramiques. La ville était la capitale de la Chine durant les dynasties Qin, Han et Tang et le centre magnétique de toute l’Asie. De ce passé glorieux la ville a gardé des murailles impressionnantes, des tombeaux impériaux et de nombreux édifices de pouvoir. Si Urumqi mélangeait les influences chinois, turques et kazakhs, à Xi’an nous sommes au cœur de l’Empire du Milieu.
Nous avons le plaisir de retrouver des tuk-tuks dans les rues étroites de la ville. Nous avions appris à apprécier ce moyen de transport lors de nos précédents voyages. La Chine est d’ailleurs le 28ième pays que nous visitons ensemble alors que nous fêtons nos quatre ans de mariage.
Le centre ville de Xi’an, enserré dans des murailles de 35 km de long, se partage entre de petites rues où les habitants prennent le temps de discuter ou de jouer aux dominos et de grandes avenues bruyantes envahies de magasins de mode.
Quelque chose qui nous surprend beaucoup dans les ruelles c’est le calme qui y règne grâce à l’adoption massive par les chinois des scooters électriques, appelés e-bikes. Les pétarades des motos à essence, si courantes dans les autres pays, sont ici bannies. Contre-coup de ce silence, les conducteurs de e-bikes sont obligés de klaxonner régulièrement pour avertir les passants de leur approche.
Pendant ces quelques jours à Xi’an nous faisons les touristes. Nous nous amusons à louer un tandem pour faire le tour des murailles. Nous découvrons de nouvelles choses bizarres à grignoter dans le quartier musulman qui regorge de vendeurs de rue. On y trouve également des jeux de cartes Saddam Hussein et Kadhafi. Nous faisons également un tour à la grande pagode de l’oie sauvage et contemplons les bouddhas dorés.
L’armée chinoise détruite et enterrée
Mais le clou d’une visite à Xi’an est toujours l’armée de terre cuite. Cette armée devait veiller sur le repos de l’empereur Qin Shi Huang, le premier à avoir unifié la Chine. La vue de cette troupe de plus de 8000 soldats en taille réelle et en ordre de bataille est impressionnante. La masse des touristes chinois qui s’y pressent l’est également. Nous n’avons pas d’autre choix que de nous joindre à la bousculade. Prendre une photographie se transforme parfois en opération commando où il faut jouer des coudes pour se faire une place au milieu des touristes qui font des selfies (les chinois adorent poser devant des trucs). Heureusement tout cela se passe bien en Chine, personne ne viendra jamais vous mettre un pain pour l’avoir serré de trop près.
Le chinglish
Un autre truc qui surprend aussi en Chine est la façon dont les chinois usent sans complexe des langues étrangères alors que souvent ils ne les maîtrisent pas du tout. La faute en revient sans doute aux logiciels de traduction automatique. Nous croisons sans cesse des panneaux publicitaires, des pancartes, des t-shirts ou des enseignes affichant un slogan en anglais rempli de fautes. C’est tellement répandu en Chine que les anglophones ont trouvé un mot pour le décrire : le chinglish. Le français subit le même traitement mais à plus petite échelle.
Pekin express
Après quelques jours, nous prenons un train rapide pour Beijing. Le prix est élevé mais le confort est incomparable par rapport au train d’Urumqi. Nous roulons à 300km/h dans un silence feutré. Les sièges sont moelleux et la place pour les jambes est bien supérieure à celle des TGV. Nous savourons ces 5 heures qui nous amènent à Beijing, la capitale du pays le plus peuplé du monde, seconde plus grande puissance économique après les Etats-Unis. Nous ne sommes pas au bout de nos surprises.
C’était la première fois que :
- nous faisions du tandem
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