Le Yunnan est la province de Chine qui regroupe la plus grande diversité de minorités. Après être descendus du Tibet par Shangri-la, nous nous dirigeons vers le sud à travers des campagnes verdoyantes et des cités anciennes.
Lijiang, zoo touristique
Lijiang n’est pas une ville pour nous. Prototype de la ville idéale pour un touriste chinois, elle étouffe sous l’omniprésence des boutiques de souvenirs. Y a-t-il encore des habitants à Lijiang ? L’ancienne place du marché ne vibre plus aux cris des maraîchers. On y danse en cercle et en tenue traditionnelle pour amuser les touristes.
La ville ne manque néanmoins pas de charme. C’est un labyrinthe de maisons en pierre, de ponts et de petits canaux fleuris. Mais pour en profiter il est préférable de la visiter tôt le matin, quand la plupart des touristes dorment et que les boutiques sont fermées. On se trouve alors transporté dans le temps.
Autrefois Lijiang était le centre du pays des Naxi (ou Nakhi), peuple d’origine tibétaine à la société matriarcale. Les Naxi utilisent encore un des derniers alphabets hiéroglyphiques pour leurs écrits. Leurs prêtres, les dongbas, font également office d’oracles et de chamans.
Pour comprendre ce qu’est devenue la vieille ville de Lijiang, imaginez vous dans une rue pavée et bondée de touristes chinois. Sur les côtés, de petites maisons en pierre grise s’ouvrent tous sur l’une des trois boutiques disponibles : un vendeur de thé, un vendeur de djembés et de ukulélés ou une boutique de souvenirs. Tous les cinq mètres, des haut-parleurs diffusent la même musique en boucle. Les restaurants pour touristes et leurs décorations chargées ne rompent pas la monotonie d’une ballade dans ces rues.
Dali et ses belles couleurs
Dali est l’ancienne capitale du royaume du peuple Bai, l’une des nombreuses minorités de Chine. La ville est construite suivant un plan rectangulaire strict entouré de hautes murailles. Certaines de ses rues ont été métamorphosées par l’industrie du tourisme mais cette transformation reste limitée par rapport à celle de Lijiang. Il suffit d’éviter certaines rues pour retrouver une Chine plus authentique.
Dali est pour nous l’occasion de vadrouiller dans la campagne au volant d’un scooter électrique. Appelé e-bike, ce mode de transport a aujourd’hui remplacé les bicyclettes en Chine. Nous apprécions son silence qui nous donne l’impression de glisser sur un coussin d’air. Nous louons le nôtre dans une boutique de vêtements et de téléphones portables.
Nous l’enfourchons pour longer le grand lac Erhai à l’est de la ville. Les nombreux villages Bai qui le bordent sont intéressants pour leur architecture traditionnelle. Les maisons sont entourées de hauts murs blancs décorés de peintures. Les ruelles y forment des dédales dans lesquels nous restons parfois prisonniers.
Prenant plaisir à rouler très lentement, nous nous faisons souvent doubler par des enfants à vélo. Des hommes assis sur de grosses chambres à air flottent sur les eaux bleues du lac et pêchent à l’écart de la circulation.
Weishan, ses vieux, ses nouilles
Weishan nous apparaît comme une ville oubliée sur une étagère et qui prendrait doucement la poussière. Elle est étonnamment tranquille et sereine dans un pays en ébullition. La vie semble s’y écouler à un autre rythme. Le centre-ville est traversé par de longues rues piétonnes bordées de devantures d’un autre âge et le quartier entier évoque un étalage d’antiquaire. Des petits vieux y sirotent du thé ou y jouent aux dominos dans des maisons de bois rongées par le temps. Des nouilles sèchent dans la rue, comme de longues chevelures. Il n’y a pas de timbres dans le bureau de poste du centre de Weishan, juste une boite aux lettres et quelques cartes postales écornées.
Kunming, la ville de l’éternel printemps
Continuant notre route, nous passons quelques jours plus à l’est, à Kunming. Plus grande ville du Yunnan, mégalopole fière de ses grandes avenues et de ses hauts bâtiments, on y trouve malgré tout des coins paisibles et charmants. Nous nous promenons dans le marché aux oiseaux et aux fleurs. Les marchands y vendent toutes sortes d’animaux : chiens, hérissons, écureuils, lézards, serpents, scorpions, araignées, escargots, etc. En Chine, tout se mange et tout se vend.
Nous traversons la frontière du Laos dans la région du Xishuangbanna, non loin de Jinghong, ville à la culture fortement birmane. Dans cette région éloignée, l’ethnie dominante est celle des Dais, apparentés aux Thaïs. Sous les palmiers qui annoncent le climat tropical de l’Asie du sud-est, les pagodes et les statues d’éléphants égayent les rues. Des Indiens attendent les clients derrière des étalages de pierres précieuses dont la région regorge.
Le Mékong nous guidera maintenant à travers les paysages du Laos et du Cambodge. De torrent tumultueux, son cours s’assagit en sortant de la Chine et devient ce grand fleuve fainéant qui relie de nombreux pays du sud-est asiatique.
murlock7
C est la qu une carte de la Chine avec le parcours fait et ces villes serait bien utile !! Joyeux Noël à tous les deux.
Romain
Carrément ! Nous n’en avons pas encore mis parce que toutes celles que nous avons trouvé étaient moches 🙂 On va essayer de mettre ça en place rapidement.
Hong Kong ou la fin de l'Empire britannique - The Plan
[…] Après quelques jours à déambuler entre les boutiques de luxe, nous retournons en Chine continentale pour la deuxième partie de notre voyage dans l’Empire du Milieu. Nous avons un programme chargé : Guillin et ses pics karstiques, les villages tibétains au Sichuan, les monts sacrés qui ont vu la naissance du kung-fu, et les minorités du sud du Yunnan. […]