En 1842, après l’attaque de la Chine par la marine britannique et sa victoire dans ce qui fut par la suite appelé la Guerre de l’Opium, l’Empire de sa Majesté prenait possession de l’île de Hong Kong. 155 ans plus tard, le 1er juillet 1997, sous la pression du gouvernement de Beijing, le territoire fut rendu à la Chine. Hong Kong changeait de gouvernement, de drapeau, de pays. La dernière colonie de la Couronne disparaissait et avec elle les restes de l’Empire Britannique.
En septembre, nous avons passé quelques jours à Hong Kong. Pour nous c’est la satisfaction d’avoir relié par la route Istanbul, pont entre l’Europe et l’Asie, à Hong Kong, où, dit-on, l’Est rencontre l’Ouest. Deux symboles d’ouverture situés aux deux extrémités du continent asiatique. Cela représente sept pays traversés en bus, train et taxi partagé. Et finalement se fut assez facile.
Hong Kong c’est un port, comme le Havre, mais c’est pas pareil
Nous n’avions pas trop d’aprioris sur Hong Kong avant d’y venir. Quand le bus nous dépose dans le quartier de Wan Chai, au centre de la ville, nous nous retrouvons quelques peu déboussolés. Nous découvrons un mélange de gratte-ciels à la mode de New York, des tramways à deux étages comme les bus de Londres et des panneaux en devantures en chinois. Les trottoirs sont encombrés de passants affairés. A côté des banques bien propres ou des restaurants de haute gastronomie, des porteurs en marcels poussent des chariots débordants de marchandises. Des voitures de sport et des hummers clinquants cherchent des places de stationnement devant des salons de massage luxueux. Au dessus de nos têtes des passerelles relient les premiers étages des buildings permettant aux piétons de survoler la circulation. Tout est utilisé comme support publicitaire et les enseignes brillent, clignotent en tentant d’attirer notre attention.
La ville conserve également ses croyances millénaires issues des campagnes chinoises. Les buildings ultra modernes des grandes compagnies sont construits en suivant les règles antiques du Feng Shui. Sous un pont de vieilles femmes proposent leurs services pour vous enlever le mauvais œil ou jeter un sort sur un concurrent.
Hong Kong, c’est d’abord une île. Montagneuse et tropicale. Y a été ajouté au cours de l’histoire, la presque-île de Kwoloon qui lui fait face, puis les Nouveaux Territoires (les terres jusqu’à la rivière Shenzen et les îles autour). La concession des Nouveaux Territoires se terminant après 99 ans, la Chine a exigé la restitution de tout le territoire. Sous la menace d’une invasion armée, les Royaumes-Unis n’ont pas eu d’autre choix que d’accepter. Ils ont néanmoins posé la condition d’un maintient des institutions et des lois pendant 50 ans.
Nous sommes bien en Chine mais tout est différent. Les descendants des réfugiés qui s’y étaient abrités ont transformé ce petit bout de terre en une zone d’activité intense et sans complexe. Hong Kong n’est pas encore redevenue totalement chinoise mais n’est clairement plus britannique. La ville a créé sa propre culture.
Ce que nous n’avons pas fait à Hong Kong
Nous sommes venus à Hong Kong à cause de nos visas chinois, à double entrées. Ils nous obligeaient à sortir de Chine quelques jours et Hong Kong nous paraissait bien placée sur notre parcours. Nous sommes donc arrivés sur l’île sans avoir vraiment le souhait de la visiter pleinement et nous n’y avons passé que peu de temps. Il y a pourtant beaucoup de choses à y faire :
- se baigner à l’une des nombreuses plages
- se balader dans les villages des Nouveaux Territoires
- grimper sur une des nombreuses voies d’escalades
- poser avec la statue de cire de Jackie Chan au musée de Madame Tussauds
- goûter à des plats du monde entier
- traîner au marché de nuit de Temple street
- entrer dans un des bordels de la ville
- aller à DisneyLand Hong Kong
- voir le bouddha sur l’île de Lantau
- aller au cinéma pour voir un film de kung-fu avec Jackie Chan
- faire du shopping dans les innombrables boutiques de luxe
- manifester avec les étudiants pour la démocratie (nous étions déjà partis quand cela a commencé)
- faire une croisière autour des îles
- essayer de rencontrer Jackie Chan !
- etc
Hong Kong c’est une île, comme l’île de Ré
Maintenant que cela est posé, nous allons vous dire ce que nous avons fait :
- nous sommes montés au pic Victoria et avons fait le tour de la montagne pour y admirer la flore tropicale
- nous avons essayé le restaurant « Under Bridge Spicy Crab » mais le crabe était définitivement trop cher
- nous avons manifesté à Central pour que nos dirigeants se bougent sur la question du réchauffement climatique
- nous nous sommes baladés dans Hong Kong pendant des heures sans poser le pied à terre grâce aux nombreuses passerelles entre les gratte-ciels
- nous avons admiré la nuit les lumières des panneaux publicitaires qui illuminent et défigurent la ville
- nous avons visité des musées très intéressants
- nous avons essayé tout plein de plats nouveaux sans trop savoir ce que nous mangions
- nous avons chassé le wifi gratuit à travers les rues (merci à Pizza Hut et 7eleven)
- nous avons utilisé le tramway de Hong Kong, le seul tram à impériale encore existant
- nous avons mangé indien (vous auriez vu la joie de Sophie !)
- nous avons assisté à l’énorme pique-nique que les aides ménagères issues des philippines organisent tous les dimanches à Central
- Romain a mangé le sandwich au brie le plus fade au monde
- nous avons apprécié à plusieurs occasions la gentillesse des habitants, très serviables
L’Empire du milieu contre-attaque
Après quelques jours à déambuler entre les boutiques de luxe, nous retournons en Chine continentale pour la deuxième partie de notre voyage dans l’Empire du Milieu. Nous avons un programme chargé : Guillin et ses pics karstiques, les villages tibétains au Sichuan, les monts sacrés qui ont vu la naissance du kung-fu, et les minorités du sud du Yunnan.
- nous participions à une manifestation hors de France
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