• Dans un des temples de Luang Prabang

Crânes rasés et cascades à moto au Laos

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A quoi pensez-vous quand vous entendez parler du Laos ? Peu d’images viennent spontanément à l’esprit. Le Laos n’a pas les attraits touristiques des pays voisins, Thaïlande, Vietnam et Cambodge. Pourtant, à travers la simplicité et la gentillesse de ses habitants, les sourires de ses enfants et la sérénité de ses moines, le Laos sait se faire attachant.

Après notre trek au nord du Laos, nous avons suivi le courant du Mékong vers l’ancienne capitale royale de Luang Prabang.

Le Mékong n’est pas qu’un long fleuve paresseux aux eaux boueuses. Il transporte dans son courant des paillettes d’or. Lors de ses décrues, des armées d’orpailleurs se pressent sur ses rives pour y faire tourner leurs batées, le dos baissé, espérant voir apparaître dans le limon l’une de ces poussières brillantes.

C’est également l’habitat des serpents géants mythiques, les Nâgas. Plusieurs personnes en ont déjà aperçu avançant dans les flots bruns. Ils se manifestent tous les ans fin octobre en crachant des boules de feu dans le ciel à partir des eaux du fleuve.

Luang Prabang, dorée comme un croissant au beurre

Luang Prabang est un passage obligé pour la plupart des voyageurs. C’est la ville la plus charmante du Laos, dont le centre-ville est maintenant entièrement dédié au tourisme. Hôtels de charme, restaurants bien tenus, magasins de souvenirs et pâtisseries françaises attendent le visiteur. Celui qui veut y trouver un peu d’authenticité doit savoir s’éloigner et explorer les alentours.

Le Haw Pha Bang à Luang Prabang
Le Haw Pha Bang
Voiture à Luang Prabang
Vieille voiture devant le restaurant les 3 Nagas
Dans la salle commune du Wat Xieng Thong à Luang Prabang
Dans la salle commune du Wat Xieng Thong
Pont de bambou à Luang Prabang
Reconstruction annuelle du pont de bambou
Une porte du Haw Pha Bang  à Luang Prabang
Une porte du Haw Pha Bang
Moine dans un temple de Luang Prabang
Moine dans un temple
Le Mékong à Luang Prabang au coucher du soleil
Le Mékong au coucher du soleil

Luang Prabang est une ville sainte car elle abrite le Pha Bang, statue de Bouddha symbolisant le pouvoir du roi. Pour cette raison, ses rues regorgent de monastères et de temples magnifiques.

Pour nous, c’est surtout l’endroit magique où nous redécouvrons les croissants et pains au chocolat. Sept mois que nous en étions privés. Nous entaillons notre budget serré pour céder devant ses pâtisseries délicieuses mais coûteuses. Avec des trésors de volonté, nous réussissons néanmoins à résister à l’attraction de la planche de saucisson, proposée dans certains restaurants.

Patisserie française à Luang Prabang
Une vraie pâtisserie française !

Une certaine idée du bonheur : manger du gras de cochon frit en écoutant des vieux tubes

Sur la route du sud, nous nous arrêtons quelques jours à Vang Vieng, autrefois réputée pour être l’endroit le plus festif du Laos, terrain idéal à tous les débordements. Aujourd’hui, la petite ville a été remise dans le rang (fermeture de nombreux bars, couvre-feu, etc). Si on y voit encore de nombreux jeunes saouls dans les rues, l’ambiance n’est plus la même.

Nous nous installons dans une guest house à l’extrémité de la ville, loin des bars et des restaurants pour occidentaux. Nous élisons « cantine officielle » un boui-boui voisin où le patron nous accueille toujours avec un grand sourire et prépare de délicieuses grillades d’oreilles de porc servies dans des feuilles de basilic. Pour nous faire plaisir, il augmente le volume de la télévision hors d’âge sur laquelle il passe des vidéos de vieux succès des années 80. « I believe I can fly… »

Gras de cochon à Vang Vieng
Le gras de cochon c’est bon
Grotte de Tham Phu Kham à Vang Vieng
Grotte de Tham Phu Kham à Vang Vieng

 

Vientiane, capitale des courants d’air

Vientiane dégage une impression étrange. Cette capitale est petite, étonnamment calme et peu affairée. Les touristes se massent autour des quelques sites touristiques (l’arc de triomphe Patuxay, le stupa Pha That Luang, et deux ou trois temples). Le reste de la ville semble en vacances, absent ou endormie.

Moine dans les rues de Vientiane
Moine dans les rues de Vientiane
Musée national de Vientiane
Musée national de Vientiane

Quand nous allons à l’ambassade du Cambodge pour y faire nos visas, nous trouvons un bâtiment vide et ouvert à tous les vents. Nous pouvons nous promener dans les couloirs sans qu’aucun factionnaire ne nous prenne à partie. Habitués de courir les consulats pour nos visas, nous n’avions jamais vu une telle décontraction. Renseignement pris, tous les fonctionnaires sont partis assister à une visite de la ville organisée pour des officiels chinois. Personne n’a vu la nécessité de fermer les portes de l’ambassade pendant cet événement.

La sortie des classes à Vientiane
La sortie des classes

 

Grosses chutes à moto

Le Laos s’étire sur plus de 1000km sur l’une des rives du Mékong. Pour rejoindre la région de Champasak près du Cambodge, nous prenons un bus de nuit jusqu’à la ville de Pakse.

Pakse est le point de départ idéal d’une ballade à moto sur le plateau de Bolaven. Nous laissons nos sacs à dos dans une guesthouse, enfourchons une moto 125cm3, enfilons des casques miteux et partons pour cinq jours à la découverte de ses chutes d’eau et de ses villages authentiques.

La boucle de Pakse au Laos
La classe du motard

Nous atteignons les 88 miles à l’heure !

Le soleil fait son timide et nous découvrons les premières cascades entre les averses. Cela rend difficile l’accès à certaines, les chemins de terre se transforment en patinoire. Nous manquons de partir dans le fossé plusieurs fois. Le spectacle des chutes d’eau vaut néanmoins l’effort. Chacune est bien différente de la précédente. L’une est encadrée dans une végétation luxuriante, l’autre plonge dans un gouffre de plus de 200 mètres de hauteur, la troisième est un véritable paradis. Nous nous y baignons sous un petit arc en ciel créé par les gouttelettes d’eau. Au total, une vingtaine de cascades sont facilement accessibles autour du plateau de Bolaven.

Cascade Tad Itou
Tad Itou et nous
Cascade Tad Katamtok au Champassak
Cascade Tad Katamtok
Cascade Tad Saulin
Cascade Tad Saulin

Nous nous posons la nuit dans de petits hôtels sur le bord de la route. Nous dormons dans une tente près des cascades de Tad Saulin. A Tad Lo, nous cuisinons du lap kaï et une soupe de potiron avec la famille qui nous héberge.

Sur le chemin, nous nous arrêtons régulièrement, pour regarder une partie de pétanque, nous abriter de la pluie ou demander notre chemin. Les laotiens nous accueillent toujours avec le sourire et nous proposent quelques fois un peu de lao lao, le whisky local.

Enfant Champassak au Laos

Pétanque au Laos
Partie de pétanque comme à la maison

Revenus à Pakse, le point de départ de notre boucle, nous conservons les motos pour visiter Wat Phou, l’un des quelques sites archéologiques du pays, et le seul sanctuaire de la période khmère d’Angkor. Nous nous y rendons en fin de journée, à l’heure où le lieu se vide de ses visiteurs et où les vieilles pierres sont colorées par le soleil couchant.

Wat Phu au sud du Laos
Même pas peur !
Un des escaliers qui conduisent au temple de Wat Phu
Un des escaliers qui conduisent au temple de Wat Phu

Nos photos ne rendent pas honneur à la lumière du Laos, aux couleurs de sa campagne, à la paix de ses temples et à la gentillesse de ses habitants.

Arriver dans ce pays c’est se sentir balourd, morne et stressé comparé aux Laotiens. Ils s’amusent de tout, vous sourient sans arrière-pensée, sont toujours courtois et ne semblent jamais se soucier de l’avenir. Partir du Laos c’est avoir l’impression d’avoir juste effleuré sa richesse cachée. Le Laos est un pays introverti.

Que Paris nous semble loin !

 

En bonus, des images qui bougent du talentueux Nicolas Bailleul :

 

Quelques tuyaux pour les voyageurs

4 Responses

  1. Carine

    La banlieusarde qui sommeille en moi s’écrie « Ouh…!!! Comment ça valait trop la peine d’attendre !!! »
    Sinon, « Pfiou.. Wow », quoi.

    En tant que sudestasiatiquette, je prends les conseils pour les voyageurs, mais en tant que lectriçaddicte, je reste sur ma faim : pas de « c’était la première fois que… ».

    Amusez-vous bien chez les voisins !

    • Romain

      En effet, pas de vraie première fois dans cet épisode. Nous avons pourtant été à deux doigts de croquer dans un oeuf dur avec le poussin dedans 🙂 (ne jamais manger dans le noir des choses achetées dans un marché en asie !)

  2. Roubene

    Salut cool super les photos bravo
    Ok belles pensées à vous ok courage faites attention ok bisou
    RC Arjunan

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