L’Ouzbekistan, méconnu des occidentaux, fut pourtant le foyer de nombreuses et puissantes civilisations. Territoire de conquérants sans pitié, de déserts brûlants et d’oasis magnifiques, il a inspiré des contes et légendes merveilleux. Après avoir été enrôlé de force au sein de l’URSS, le pays recherche aujourd’hui ses racines et son identité.
Nous traversons la frontière Turkmenistan-Ouzbekistan entre Turkmenabat et Boukhara. Comme à chaque passage de frontière, les douaniers découvrent avec étonnement le ukulélé de Sophie et lui demandent de jouer quelque chose. C’est devenu notre petit rituel. Les militaires turkmens ne prennent pas la peine de fouiller nos sacs, mais veulent absolument savoir si nous avons des livres. Ceux de l’Ouzbekistan, eux se soucient de notre santé et prennent notre température sur le front.
Des villes de légende : Boukhara et Samarcande
Quand on parle de l’Ouzbekistan, trois noms sont toujours cités : Boukhara, Khiva et Samarcande. Ce sont trois villes mythiques, oasis sur la route de la soie, hauts lieux de l’islam et de l’histoire.
Nous faisons nos premiers pas dans le pays à Boukhara où nous découvrons de magnifiques mosqués, minarets et medressas. Les medressas sont d’anciennes écoles coraniques. Nos visites sont régulièrement interrompues par des pauses photos. En effet, les ouzbeks aiment nous arrêter dans la rue pour nous prendre en photos avec eux ou leurs enfants, « for souvenir ».
Après avoir passé un mois en Iran, pays très peu fréquenté par les occidentaux, nous avons du mal à retourner dans la peau de touristes. Nous traînons dans des quartiers rénovés pour l’industrie touristique, avec de nombreux marchands de souvenirs. Mais cela a quand même certains avantages.
Ne trouvant pas de logement chez l’habitant (accueillir des étrangers chez soi est interdit), nous logeons dans des maison d’hôtes. Cela nous permet de rencontrer d’autres voyageurs. C’est l’occasion de partager nos expériences et notre ressenti sur l’Iran et la traversée du Turkménistan. A notre grande surprise, nous retrouvons deux couples que nous avions rencontré en Turquie : Nicolas et Gabriella, deux voyageurs qui tiennent un blog voyage/cuisine d’une grande qualité (funnelogychannel.com). Et Simon et Anaïs, un couple de cyclistes français. Les récits de leurs aventures nous donnent l’envie de voyager à vélo. Peut-être pour notre prochain voyage ! A méditer !
Samarcande est tout aussi impressionnante que Boukhara, mais nous sommes quelque peu lassés par les grandes villes. Nous nous donc joignons à Nicolas et Gabriella pour passer quelques jours à la montagne, dans le village de Sentyab, à la rencontre d’une famille locale et de nature.
Au petit village de Sentyab
Nous sommes logés chez l’habitant, dans une charmante famille Tadjik. Gulmurod, le propriétaire, a deux femmes et cinq enfants. Il parle ouzbek, farsi et russe, mais nous ne maîtrisons pas ces langues. La communication est plutôt difficile, mais ne nous empêche pas de passer d’agréables moments. Nous profitons beaucoup de leur grand jardin pour nous reposer, mais également pour déguster les nombreux plats qu’ils nous apportent.
Nous faisons aussi d’agréables ballades au milieu des montagnes et dans le village. Cela nous fait tellement de bien de marcher dans la nature et de ne pas visiter de monuments ! La nuit, nous admirons les milliers d’étoiles qui scintillent dans le ciel.
Tashkent, plus grande ville d’Asie Centrale
La capitale est sur notre route en direction du Kirghizstan. Certains disent que Tashkent, ce n’est pas l’Ouzbekistan. Ses habitants y sont tournés vers la modernité et le mode de vie occidental. Nous sommes accueillis dans la maison d’hôte de Mirzo, un homme d’une soixantaine d’années, originaire de Tashkent depuis plusieurs générations et fière de l’être. Mirzo est un très bon joueur de do-tar (guitare à deux cordes), il joue régulièrement des airs traditionnels à l’intention des touristes. Il nous fait même un peu de « air do-tar ». Il prend soin de Romain, malade, en lui préparant des infusions d’écorces de grenade.
Les stations de métro sont décorées de marbre dans un style soviétique très soigné. La station Kosmonavtlar, dédiée aux cosmonautes est particulièrement intéressante, Romain se sent comme dans un roman de Jules Vernes. Malheureusement les photos sont interdites, peut-être pour ne pas dénoncer les fonctionnaires qui dorment ? Les policiers sont partout, aux entrées/sorties, comme sur les quais. Ils occupent leurs journées en regardant les sacs et passeports des touristes.
Tout nous paraît compliqué à Tashkent. A la poste, nous perdons plus de trois quart d’heure pour expédier un colis. La poste n’a pas de cartons, nos affaires sont emballées dans du papier. La paquet est ensuite ficelé, scellé avec de la cire, et recouvert de nombreux tampons. Des objets sans danger tels que les livres ne peuvent pas être envoyés.
A la banque, c’est également d’une grande complexité. Nous voulons simplement retirer quelques dollars. Pour cela il nous faut présenter un passeport, les enregistrements dans les différents hôtels, communiquer le numéro de la carte bleu, changer de guichet trois fois et remplir pas moins de quatre formulaires. Un étudiant en anglais nous propose gentillement son aide car nous ne comprenons pas les explications en russe. Il finit par remplir les formulaires à notre place.
Au bazar de Chorus, près de notre maison d’hôte, nous goûtons plusieurs spécialités locales. La nourriture ouzbek est très grasse mais leur pain, méticuleusement orné, est délicieux. Nous croisons plusieurs petites citernes décorées d’une chope de bière. Naïfs que nous sommes, nous pensons qu’il s’agit de bière pas chère. Romain ne peut s’empêcher d’en prendre une. Lorsqu’il demande une « Pivo ? » (bière en russe), le marchand lui répond « Mousse ! » Ce qui nous conforte dans notre idée « Ah bah Pivo alors ! » répond Romain ! Il s’agit en fait d’une boisson sucrée au goût de bonbon chimique que les ouzbeks appellent « Mousse ».
Le dernier jour, nous prenons un taxi partagé pour rejoindre la frontière kirghiz à Uch’gurgon.
10 choses étonnantes sur l’Ouzbekistan
- La monnaie est tellement faible que l’on doit se ballader avec de grosses liasses de billets. Pour les gros achats, certains transportent leur argent dans des sacs de sport.
- Quand une voiture arrive à une station service, tous les passagers doivent en descendre et le coffre et le capot doivent être ouverts (raison de sécurité)
- Le plov, plat de riz noyé dans l’huile, est une fierté nationale et est censé être aphrodisiaque
- Le héros national, Tamerlan (Timur Lang), est un des êtres les plus sanguinaires de l’histoire
- L’algèbre a été inventé en Ouzbekistan.
- Le Taj Mahal serait une pâle copie du Palais Blanc.
- L’origine ethnique est inscrite sur les passeports des habitants de l’Ouzbekistan
- Boukhara est la cinquième ville sainte de l’Islam après La Mecque, Médine, Jérusalem et Hébron.
- L’Ouzbekistan sera bientôt le premier pays à avoir réussi à assécher une mer entière (la mer d’Aral), catastrophe écologique que les dirigeants ne font rien pour enrailler.
- Une des plus fameuses pop star du pays est la fille du président (tombée en disgrâce depuis 2013). Elle a notamment chanté avec Gérard Depardieu.
Carine et Antoine
Hmm, on a l’impression que vous nous vendez bien du rêve, c’est super !
Par contre, le lien vers le blog de Nicolas et Gabriella renvoie vers http://www.theplan.fr/le-royaume-des-mille-et-une-nuits/www.funnelogychannel.com, du coup, ça marche pas du 1er coup.
juste pour faire avancer un peu l’Ichimlik…
Bises à vous 2
Romain
Merci Carine. Nous venons de corriger ce vilain bug.